vendredi 19 février 2010

"RESPECT" pour la prof de coloriage!

Hier j' ai reçu un compliment de la part d' un collègue (qui m' est allé droit au cœur) .En fait la veille j' avais du faire cours à une classe d' électriciens généralement bruyants , au deuxième étage du bâtiment C .Mais arrivée essoufflée sur le pallier je me trouvais nez à nez avec ce prof installé derrière une table en plein couloir .C' est à ce moment là que j' ai compris qu' il surveillait les couloirs et donnait les sujets en ce jour de bac blanc. Les locaux étaient donc inhabituellement silencieux et j' entrevoyais avec effroi les désagréments que causeraient ma bande de mal appris . J' avertis alors  Jean-Pierre des  nuisances qu' il devait se préparer à subir.J' étais bien entendu très anxieuse , désireuse surtout de ne pas déranger des élèves que j' entrevoyais penchés sur leurs copies.
Sur le pas de la porte j' expliquais alors à ma classe d' agités , qu' aujourd' hui était un jour exceptionnel , que leurs petits camarades planchaient sur leur BAC BLANC et que je ne voulais EN AUCUN CAS les entendre .En moi même je me disais qu' ils ne tiendraient pas et que le silence qu' ils essaieraient d' établir serait troublé par des " fils de pute" ou "enculé" dont ils se gratifient régulièrement .
Eh bien non! ils se sont tenus tellement tranquilles , ils ont si bien travaillé qu' on aurait pu entendre les mouches s' il y en avait eu en plein cœur de Février, c' était vraiment stupéfiant tous ces grands garçons de plus d' un mètre quatre vingt penchés sur leurs tables , dessinant avec application des dizaines de tatouages noirs sur fond blanc. J' étais stupéfaite et tellement agréablement surprise que je les ai laissé partir cinq minutes avant la sonnerie.
C' est cet épisode qui me valu le respect et même l' admiration de mon collègue de physique du lycée général .A la récréation de dix heures et demi , lui qui ne m' avait jamais parlé depuis qu' il était en poste au lycée , s' est approché de moi et m' a dit : " je t' admire car tu as réussi à intéresser cette bande d' excités , parce qu' après le bruit qui succède à l' entrée en classe , on aurait pu entendre les mouches voler..." j' ai alors senti que j' avais gagné son respect , il n' avait jamais imaginé qu' une petite bonne femme comme moi arrive à ' tenir" ( je n' aime pas tellement ce mot ) sa classe aussi bien! du coup j' étais tellement fière  que je l' ai raconté à tout le monde et même téléphoné à mon père qui vit en province!

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