samedi 9 janvier 2010

orientation , vie active.

Il faisait très froid ce matin quand j' ai décidé de laver mon boutis à la laverie du centre ville .Je ne m' attendais pas à y rencontrer Aurélia , elle non plus , d' ailleurs quand je lui ai dit bonjour elle ne m' a pas reconnue , ce n' est que quand je lui ai demandé des nouvelles de sa sœur qu' elle m' a " remise" .Elle aussi avait changée , quand je l' avais dans ma classe elle était déjà grosse , maintenant elle était presque obèse ( plus de quatre vingt dix kilos)
Elle m' a alors présenté son " copain " un homme jeune et pâlichon portant une casquette américaine et un survet Adidas, il était accompagné de son fils de cinq ans.
Aurélia avait l' air contente de me retrouver , maintenant qu' elle n' était plus mon élève elle me racontait en me tutoyant sa vie semée d' embuches.
Une mère morte il y a près de cinq ans , le rejet par son père , et pour finir le départ précipité d' un foyer dans lequel on lui avait volé de l' argent et son ordinateur portable , une sœur avec laquelle elle était en conflit et qu' elle ne voyait plus , son installation à Biport dans un appartement qui visiblement ne comportait pas de machine à laver.
Derrière les hublots de la laverie le linge tournait élégamment , le patron de la boutique , un vieil alcoolique au nez couperosé surveillait les machines .
Et elle me racontait , qu' elle avait trouvé du travail dans une maison de retraite située trop loin de chez elle , il fallait qu' elle se lève le matin à quatre heures , puis qu' elle prenne un train , un bus sans oublier la marche à pied ...et le soir après le boulot elle devait faire le trajet dans le sens inverse ......
Tout indiquait , sa précarité , économique , affective , sentimentale , et une absence de moyens pour analyser ce qui lui arrivait.
Son " copain" vidait le tambour plein de linge , je sentais que notre entretien l' irritait , il lui donnait des ordres secs et brefs ,  j' en profitait pour laisser Aurélia à son triste sort .
Dehors tout était givré , j' avais l' impression de me promener indéfiniment au rayon des yaourts et des produits frais.

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