Encore un drame dans un lycée professionnel.Comme par hasard toujours en lycée professionnel.Cela fait froid dans le dos , un jeune homme de dix neuf ans en poignarde un autre de dix huit ans , en quelques secondes dans un couloir , au moment de la récréation , pour une histoire " de fille" .Rien ne peut justifier un tel acte.L' agresseur' qui était ( dit on pudiquement ) en rupture avec sa famille ( expulsé?) vivait chez la copine de son frère à Ivry , par ailleurs il avait changé plusieurs fois d' établissements durant l' année ( pourquoi?) il n' avait pas d' antécédents judiciaires ( mais peut être avait il une réputation de violent?) .En gros il n' était plus " encadré" ce qui arrive souvent à beaucoup de nos élèves( pas tous heureusement) .A seize ans dans certains milieux on passe pour un adulte et l' on agit comme tel .Nos élèves sortent jusqu' à plus d' heures , conduisent une voiture le plus tôt possible et boivent comme des trous dès qu' ils le peuvent " madame on a passé un bon week end on était tous bourrés ".Les parents sont débordés et préfèrent voir leur progéniture dans la rue plutôt que dans leur salle de séjour avec leurs " copains" qui boivent , fument , font du bruit pendant que le dernier bébé essaye de faire la sieste.....certaines mères ( j' en ai connues dans mon ancien quartier) préfèrent voir leurs gosses dehors parce qu' ils ne salissent pas l' appartement! c' est une autre version peut être encore plus incompréhensible!
Le seul " cadre" qui s' offre à eux c' est l' école! néanmoins souvent écartée ( voir le nombre d' absences aux cours) .Donc plus de cadre, plus de repas à heure fixe, de coucher à heure fixe, si on ajoute à cela les fréquentations dangereuses , la boucle est bouclée.
La violence peut s' installer et ce n' est pas l' augmentation du nombre de surveillants qui pourra remédier à cet état de fait .Il ne peut pas y avoir UN SURVEILLANT derrière chaque élève , surtout que la plupart du temps les surveillants sont des surveillantes pas plus grande que moi ( un mètre soixante, cinquante deux kilos) , à moins de piquer les vigiles à Carrefour , je ne vois pas comment nous pourrions nous en sortir!
Par ailleurs la violence peut surgir à n' importe quel moment , j' en ai fait les frais il y a trois ou quatre ans .Un jeune que j' avais sorti de la classe parce qu' il n' arrétait pas de dire des grossièretés ( chatte, bite, cul etc...) est revenu à la fin de l' heure me menacer , il hurlait dans le couloir en s' adressant à moi" on va s' expliquer sur le parking , on va s' expliquer sur le parking" les autres élèves massés au fond du couloir criaient " calme toi Jonathan , calme toi" mais Jonathan ne se calmait pas du tout , au contraire il essayait de m' enfermer dans la salle vide en fermant la porte d' une seule main ....de l' autre il me menaçait et je voyais son poing brandi au dessus de mon visage.....par miracle j' ai réussi à m' échapper et à courir jusqu' aux bureaux de l' administration , comme l' élève fou furieux me poursuivait en faisant grand bruit , tout le personnel des bureaux est sorti pour me venir en aide .Le proviseur adjoint ainsi que deux ou trois hommes sont parvernus à neutraliser Jonathan , et moi j' en ai profité pour rejoindre ma voiture sur le parking , c' était la veille des vacances de Toussaints , je m' en souviens encore ...A la rentrée Jonathan rempli de remords( sincères) a présenté des excuses devant monsieur le proviseur et toute la classe réunie . Depuis ce jour Jonathan n' a plus jamais proféré une menace contre moi , mais son comportement déviant ( surtout langagier) s' est maintenu jusqu' à la fin de l' année.
HIPOLITO / ARTUS, mon petit homard...
Il y a 12 ans
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